PACHAMAMA(Un ourlet de plus à
la cheville de l'humain)
Je sais aussi que cette
chienne (de vie) me tient en laisse, sans une caresse. Je sais que
c'est dur de rester aux abois, à rebrousse-poil. Je sais ce que tout
le monde sait, mais c'est bien que je le sache aussi, je sais surtout
à quoi m'en tenir, puisque je ne peux plus m'en échapper, détenu
dans un vaste contenu sans risquer une issue de secours. J'y suis en
retard d'un train, le prochain n'arrive jamais. L'arrière-train, au
débotté touche le gland que s'il est autre qu'un autre glandu que
-même, Qu'il est difficiel de traverser l'anus pour contempler les
muses aux abois, sans tenir la route (le très -haut-ciel artificiel,
des hauts-bleus-bleus de la haut sur la peau). Je n'arrive pas à
plafonner, j'arrive juste à la hauteur de mes bras tendus, les
poings fermement en l'air l'arrivée en poing de départ . Il
m'arrive de sauter à cheval dans ma culotte mais pas de me pisser
dessus quand c'est chaud et agréable. Il ne me reste plus qu' à
prendre une bière fadasse à 1 euro et à marcher de long en large
au bord de la mer et décrocher le gros lot du sable sans faire
tomber la plage. Avec tout ces grains, il y en aura au moins pour
moi, enfin, pour une nuit quand même, à croquer. Si je vais prendre
une bière (fadasse) maintenant, je risque d'oublier tout ce que j'ai
àdire . Mais comme je m'en fout et que je ne suis pas le seul,
je trouverais bien le moyen de sortir de l'écran et redevenir
visible à moi-même autre que par un miroir qui me tend son museau
de chien. Sur le radeau en catastrophe, il faut toujours regarder le
soleil, là où il se couche et continuer comme ça, tout le temps
qu'il faut jusqu' à ce qu'il n'y ai plus de pile cardiaque. Il y a
des moments où même si tu laisse tout tomber, la terre n'est pas
assez basse pour t'assommer, à moins que je n'ai pas assez grandit,
je trouve aussi. J'ai pas tellement évolué, du bar au pieu, du pieu
au bar en contre -parti , du pinard qui garde le bord des lèvres
noires, des joints qui fument dans tout le corps en tourbillonant des
étoiles, du bar au pieu, du pieu au bar , le pieu barbare dans la
poitrine déjà trouée. Il plonge sa lame et la retire. Il plonge sa
lame et la retire. Je ne sais pas ce que cela veux dire mais j'aime
bien le dire et le redire, pourtant il n'y a même pas de rime, c'est
un verre qui se remplit et qui se vide sans jamais vraiment tout
absorber. Il plonge sa lame et la retire. Je rêve de me réveiller
complètement absorbé. Que je puisse enfin me déplacer sans un œil
qui m'ausculte à chaque pas comme si j'étais un fou ou une cloche,
un mec de trop dans le voisinage. Un mec qu'on aimerai bien voir
glisser, s'allonger et ne plu jamais revenir au bar, où les même
gens reviennent eux-aussi, comme ça, pendant des années sans jamais
devenir des copains ni des amis, ou alors des confidents qui se
croisent éternellement sans jamais se rappeller ce qui a bien pu
être dit avant, en étaient -on vivant ? C'est ça enfin le
bar, c'est pour ça que ça existe un bar, car rien ne ressort d'une
oreille à l'autre comme la vie pourrait laisser un prêt à penser à
la banque du desespoir. C'est simplement une vie à ressort qui ne
s'en sort jamais, même en cas d'arrêt brutale de la picole. Sauf
Martin, mort d'une crise cardiaque pour avoir essayé trop
brutalement d'arrêter, mais je n'arrive pas à m'envoyer en l'air.
Le pilote m'a privé des ailes et ma carcasse est verrouillée vers
un ciel, que je ne vois plus en entier comme avant. Avant j'étais
petit mais je suis devenu grand, alors j'ai tout perdu. Les dents se
mettent à tomber une à une et je crache plus qu'il ne faut quand je
parle tandis que les autres postillonnent leur vie éclairée sur un
abat-jour qui flotte autour d'eux. J'abandonne la nuit pour d'autres
Everest qu'il me reste à contempler, les yeux trempés dans le
formol du bocal d'où je vous parle. La terre tourne et je n'arrête
pas de tourner, seul , autour d'un axe qui me fait perdre
l'équilibre. L'équilibre de la danseuse disparue que je tente de
retrouver chaque nuit accroché au bar, essayer de croire, au bar,
que quelque chose puisse enfin arriver. Mais tout est toujours
pareil, même si les endroits les lieux changent, rien ne bouge
pourtant, je reste figé, immergé dans mon corps avec une pensée
qui me pousse à dire ce que je ne veux pas dire. Alors boire pour
dérégler l'horloge de la machine à penser, c'est pas plus mal que
de se laver les dents quand on a plus. Depuis que j'ai la CMU je
cherche surtout à ne rien faire qui puisse entamer mon compte, ne
rien demander, ne pas aller chez le medecin ou le dentiste et me
faire rembourser tout ce dont je n'ai pas à payer. Je suis un érudit
du RSA. Je me faufile dans toutes les queues et j'aime attendre pour
ne rien en attendre. S'il m'arrive à avoir une réponse à ma
question c'est que j'ai oublié la question et je me retrouve avec
une réponse qui dure , toujours sans question, alors qu' il est hors
de question, que je ne continue pas à suivre ce chemin, jusqu' à
l'étranglement dans le goulot final. Je ne lutte pas, je persiste et
je témoigne, même si le dernier moignon de chair est broyé par la
machine à exploser le temps. Le temps dur, il dure. C'est long le
temps d'avoir du temps, mais je m'en branle et je braille. Ah , oui,
je braille pour brailler et je braguaille en pagayant sur la sinistre
nappe en guise de saint suaire, bête à curé, avec lequel je
creuse mon trou, sans jamais en sortir, j'enterre mon cerceuil et je
le regarde vivre. Il ya des êtres , comme des animaux , que plus
rien n'animent si ce n'est le miroir qui les réfléchit. Alors, j'ai
beau tourner les mots, en crever certains, en épuiser d'autres, je
n'arrive pas à sortir de ce mur qui me bouche la vue des autres.
Même si j'ai l'impression d'aimer les autres, c'est surtout moi que
je déteste le plus. Le voisin vient d'ouvrir la porte, me parler
d'une anecdote, mais c'est surtout voir ce qui se passe chez moi.
Toute gentillesse à un fond d'hypocrisie que je ne donne pas chair
de ma peau, la plissant et la tordant dans tous les sens jusqu' avoir
mal afin que mes yeux mouillent sous ce prétexe. J'ai connu une
femme qui a attrappé une maladie tout simplement en ayant de décider
de ne plus faire l'amour, alors je trafique la peau pour retrouver un
semblant de fond, au fond des prunelles. Je pourrais avoir 3 enfants
à l'heure si je voulais, car en ce moment j'ai un zoo de spermes
volants identifiés que matent des ovules congelés de dépits, au
fond des femmes dont le regard ne fait que me lécher et me faire
espérer à perte. Les enréglées du réglisse. Je plonge dans un
miroir qui n'a pas de fond. J'écume dans du sable le temps qui
n'arrête pas de s'écouler, au fond d'un air de vase vide. J'attends
le loup car j'ai vos dents dans le nez, vos bonnes dents blanches qui
cherchent à me broyer ce qu'il me reste de blanc au fond des yeux.
Le rose de ma lâcheté d'ivrogne contre une épine droit au but.
Elle n'atteind jamais sa cible, la grosse Bertha, elle ne fait que
passer et pourtant la tempête qu'elle déclenche à chaque passage,
me fait trembler comme elle en a fait trembler lorsque ma peau rose
colonisait des corps et des pays entiers. Le rose est rosse car à
bosse, cache son argent dans le dos des gens, ce capital est
tellement mort qu'il pue à la dérive, retour au bateaux de
commerces Hollandais remplient d'esclaves. Même la révolte au fond
du bar n'y suffit pas. Ca ne parle et ça ne fait que parler, baver,
menacer , baragouiner comme autant de cheveux qui pourrait s'ejecter,
hors, dans la soupe, avec un soupçon de salades comme en disent les
gourmants Elyséens jusqu 'aux tropiques de leur uniformes. Tellement
étriqués dans leur posture qu'ils sont si bien mal portant dans
leur posthume du dimanche. Jusque dans les bars , le pouvoir. Je sais
qu'il n'y a plus rien à faire, juste un peu rigoler au bar le temps
d'une tempête de fous qui passe sous la joue et vient
miraculeusement s' écraser à mes pieds, sans que rien ne bouge, ni
en entre ni en sorte !
Au galop, courir, à
perdre haleine, sans se retourner, prêt à se tordre le cou,
sectionner par les dents le cou depuis l'encolure, voir le sang
jaillir jusqu' en tomber d'un bloc , fracassé par terre, d'un coup,
sur le coup, d'un coup, comme les chevaux Sibérien, courrent à
bride abbatue, poussés à l' extrême limite de la vie , en plein
galop sur les plaines arrides qui les on vu naître pour ne pas se
mourir idiot
Tu sais très bien,
Pachamama, tout ce que je pourrais te rembourser malgré tout ce que
je te dois déjà. Si seulement tu pouvais me laisser boire dans ton
calice. Je te vois funèbre, alors qu'il n'y a pas si longtemps tu me
crevais les yeux de rire. C'est juste que je ne voyais rien. Mais ce
que je vois aujourd'hui, me fait fuir ta conquète pour une autre
déesse, appellée la mort par certain, délivrance par d'autre, avec
aucun autre moyen que la seringue plantée en plein cœur pour
absorber ce nectar, d'où il est doux de te contempler et rare. Comme
une ultime faveur, laisse moi, Pachamama, prendre le chemin des
grands espaces, rencontrer enfin mes ancêtres au bout d'un bar qui
ne sera plus jamais aussi étroit que ce costume de chair que tu m'as
affublé sans plume qui se taille déjà, sans esperer un quelconque
agrandissement, faute de tailleur, si ce n'est un ourlet de plus à
la cheville de l'humain.
A la tombée de la nuit
si je fais la pute, j'arriverais à bander mais je pense que je
n'aurais même pas besoin de le faire, ça fera mal, comme tout le
monde, ça fait longtemps que ça ne m'est pas arrivé autant,
d'avoir mal.
DKP nuit de 30 à 31
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