nés avec l’apocalypse
nous engendrons et fabriquons des fantômes
des survivants parmi les sous-vivants
rien ne suffit
pour donner la vie
pour enfanter
pour la reproduction
et l’élaboration de corps en série
l’usinage anatomique et automatique
de nouveaux nous-mêmes
en déséquilibre sur le fil du rasoir
nous sommes les enfants du désastre
les rejetons de ce désastre qui dure
prisonniers des néons et de la nuit
insomniaques des ruelles obscures
visages livides dépigmentés
par les rayons UV
nuit qui remue dans les grésillements froids d’une ampoule
nous sommes cette vie du dessous dont les grouillements
des égouts électriques
font vivre ceux du dessus
nous sommes des anomalies virales
des électrons ivres
des recalés de l’existence
d’authentiques cabossés
fugaces apparitions au cœur du grand barnum
rejetons irradiés échappés de couveuses barbelées
nous portons dans notre bas-ventre une esthétique du chaos
riches d’existences parallèles
vécues au bord du gouffre
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