La langue est pesante. Anéantie par une jachère trop longue. Plus de mot, plus rien. Pas
de phrase, pas de reste. Qu’une flaque bien conforme à la mortification sociale. Plus de
mot. Plus rien à dire. Si tant est qu’il y est eu du dire dans toute cette affaire - de longues
croches paresseuses et stupides scandant une peau scarifiée. Ne sert qu’à se plaindre. Se
répandre d’ablution guerrière. Que l’agonir. Que la lutte d’un quelque chose. D’un pas
grand chose loti bien au chaud dans toute les veuleries du quotidien. Les cadavres des
souris s’accumulent, se collectent tout autour. Se rejoignent comme d’un fumet sirupeux
pour festoyer l’inanité d’avoir une opinion. Tout tapies dans les recoins, sortent
hasardeuses, apeurées, crétines. Cages thoraciques bouffées par la vermine. Les cage
thoraciques communiquent, cherchent à prouver, à dévoiler, à remplir le vide de leur
vide à eux. Bleu, blanc rouge. Ça cause pour ainsi dire, de toute sorte d’inquiéturies, de
rassureries. Conspirent, colloquent, expurgent. On tuera la bête. Pour continuer le
mazoute que l’on fabrique dans sa panse. Bien au chaud – les biens dégoulinent putréfiés
dans les yeux des enfants, leur brûle l’horizon. Ça s’emmerde un max, et tellement bien
va-t-en guerre, à la dispute, à l’outre du sang. Tin ! tin ! la cavalerie fugace des espoirs
fusillent la terre. Tin ! tin ! La terre qui jouit de sortir des sillons glacés agricoles en
tremble de joie Tin ! tin ! la fumée cris : JE SAIS ! et le vent Tin ! Tin ! gonflent les naseaux
des mouches ! Tin ! Tin ! obséquieux visages de circonstance Tin ! Tin ! bien triste
assoiffés d’un sang froid bien moral Tin ! Tin ! blafard résurgence de la faim tin ! tin !
camoufle coercise ! exporte ! oh ! gloire ! oh ! mes antans ! sans horizons ! Tin ! tin ! je te
ferais verrouiller crapule ! Tin ! tin ! le bien s’abattra sur toi ! Tin ! tin ! et tu deviendras
bien à ton tour ! Tin ! tin ! Ce n‘était plus la merde de souris que ça sentait, c’était leur
cadavres par douzaines qui répandaient leur tripes sur les petits carreaux beige de
l’appartement. Les moucherons et les asticots venaient s’abreuver des viscères. C’était
bombance parmi les grattements et les grignotages, les scolopendres et les restes de
pizzas. Dans chaque recoin d’un sac plastique souillé par de la sauce poulet gingembre,
dans des canettes remplies de cendre et des chiffons pleins de foutre se répandaient les
cafards qui venaient profiter de la fête. Ça scrutent tout les cafards, les morceaux
déchiquetés des cages thoraciques ultralaxes des souris crevés, la moindre tâche d’huile
leur est liturgie. « on s’enduiera de joie et glisseront dans le trou du cul des autres, et on
rira dans la chapelure des os des martyres ! et on sniffera leur excrément ! et on fera des
enfants ! oui plein d’enfant ! encore des enfants! toujours des enfants !»
Camarade Aurélien
Camarade Aurélien
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